Le fossé entre la confiance des consommateurs et les entreprises ne cesse de se creuser, à mesure que les violations de données, la gestion opaque des informations et les atteintes à la vie privée font la une des journaux. Les entreprises, malgré leurs bonnes intentions, semblent parfois aussi déconcertées que les consommateurs face aux enjeux de cybersécurité et de protection des données. Elles échouent souvent à avoir une vision globale des menaces. Cela conduit à une tendance préoccupante : les organisations pratiquent le « cyberwashing » de leurs approches en matière de cybersécurité et de confidentialité, ce qui entraîne une érosion supplémentaire de la confiance, ainsi que de véritables conséquences financières et réglementaires.
Un rapport de l’Université Monash a récemment expliqué le concept de « cyberwashing », une pratique de plus en plus courante dans les organisations qui veulent donner l’impression que leurs pratiques en matière de cybersécurité sont conformes aux standards. Le rapport révèle un écart important entre les déclarations publiques des entreprises et la réalité de leurs pratiques.
Mais en quoi consiste exactement le cyberwashing ? Selon le rapport, le cyberwashing désigne une stratégie visant à induire le public en erreur sur les pratiques de cybersécurité. Le rapport de l’Université Monash met en lumière plusieurs tactiques fréquentes : exagérations ou fausses déclarations sur les certifications en cybersécurité, utilisation de langage vague et imprécis, et absence de vérification indépendante des mesures de sécurité mises en avant. Cette pratique peut aussi s’appliquer aux politiques de confidentialité et à la gestion des données personnelles.
L’un des aspects les plus préoccupants du cyberwashing est l’ampleur des dégâts possibles. Comme cette pratique repose sur une fausse impression de sécurité, elle rend les entreprises et les consommateurs plus vulnérables aux violations de données.
L’actualité mondiale regorge d’exemples de violations de données majeures dans des secteurs comme la santé, le commerce électronique ou la finance. Dans de nombreux cas, les entreprises concernées affirmaient pourtant donner la priorité à la cybersécurité et à la confidentialité – pour ensuite être identifiées comme les principaux auteurs de cyberwashing. Même après l’incident, ces entreprises creusent souvent leur propre tombe en refusant d’assumer leur responsabilité, préférant accuser des cyberattaques alors que le problème vient en réalité de lacunes internes dans l’infrastructure ou dans l’application de leur stratégie de cybersécurité.
Ce manque de transparence complique la reconquête de la confiance des consommateurs, mais aussi celle des autorités. Les régulateurs seront d’autant plus stricts envers les entreprises qui se sont montrées trompeuses dans leurs communications sur la sécurité.
Le cyberwashing peut avoir des conséquences financières, juridiques et réputationnelles. En outre, il affaiblit la confiance dans les déclarations faites par l’entreprise après une violation.
Bien que le rapport de Monash se concentre sur la cybersécurité de manière globale, plusieurs situations précédemment abordées peuvent être considérées comme des formes de cyberwashing :
Pour éviter le cyberwashing, la gestion du consentement et des cookies doit être intégrée aux stratégies de conformité.
Mais alors, que faire face au cyberwashing ? Comment assurer la conformité et la sécurité des données de manière transparente ?
La réponse commence par l’application des règles : la régulation est la première ligne de défense. Les entreprises peuvent intégrer la gestion des risques à leur culture en menant des audits indépendants réguliers, en publiant des informations claires sur leurs pratiques, et en formant leurs employés aux enjeux de cybersécurité.
De plus, les forces du marché peuvent aussi jouer un rôle. Par exemple, le rapport de l’Université Monash indique que les assureurs peuvent “agir comme garde-fous”. Une entreprise pourrait se voir refuser une couverture si elle a induit l’assureur en erreur lors de la souscription. La seule menace de ce refus peut suffire à inciter les entreprises à adopter de meilleures pratiques.
Compte tenu des conséquences potentiellement catastrophiques d’une violation de données, il est dans l’intérêt de toute entreprise d’investir dans des évaluations internes régulières – manuelles et automatisées – ainsi que dans des outils de conformité. Les amendes financières et les sanctions juridiques peuvent être lourdes, tandis qu’une approche proactive fondée sur la transparence est non seulement moins coûteuse, mais aussi capable de restaurer la confiance durablement.
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